L’histoire des Vins des Sables et de la Camargue :
Bien que la culture de la vigne dans les sables soit très ancienne, l’expansion du vignoble a eu lieu entre 1874 et 1888, périodes au cours de laquelle la superficie cultivée est passée de 500 à 9300 hectares. Ce développement est la solution à l’invasion d’un insecte originaire de l'est des États-Unis, le Phylloxéra,qui a provoqué une grave crise du vignoble français et européen à partir de 1863.
Le terroir des Sables de Camargue était la réponse naturelle à ce parasite de la vigne. En effet, la forme radicale du phylloxera n’arrive pas à creuser ses galeries dans ce type de sol et les vignes de sables ne dépérissent pas.
Le Mas du Chêne date de cette époque, qui marque la naissance du vins des sables modernes, et conserve sa cave historique, véritable preuve du savoir faire d’antan, dans laquelle les produits d’aujourd’hui sont commercialisés.
Situation géographique :
L’aire de l’appellation s’étend de l’Hérault aux Bouches du Rhône plus exactement de Sète aux Saintes Maries de la Mer, sur tout le cordon littoral.
L’appellation est en vins de pays de zone :
IGP Vin des Sables de Camargue anciennement « Vin de Pays des Sables du Golfe du Lion »
Le terroir:
La qualité d’un vin résulte de la combinaison harmonieuse de facteurs naturels et de facteurs humains. En ce qui concerne le vignoble des sables, les facteurs naturels sont particulièrement propices à la qualité.
Le climat :
Il est bien entendu de type méditerranéen par sa latitude, mais la présence toute proche de la mer Méditerranée et celle des salins d’Aigues Mortes tempère nettement notre climat en "l’océanisant". Les températures estivales sont fraîches ; la température mensuelle moyenne d’août est de :
- 22°8 à Aigues Mortes
- 21° à Bordeaux
- 24° à Nîmes
En hiver, au contraire, les masses d’eau tempèrent le climat, les températures négatives sont rares ; les gelées de printemps également.
L’hygrométrie (teneur de l’air en vapeur d’eau) est élevée tout au long de l’année, le déficit de saturation de l’air est donc faible, en plein été les souches ne souffrent pas et continuent à photosynthétiser de la chlorophylle, assurant ainsi la maturation du raisin et la croissance des rameaux.
Les pluies, tombant surtout en automne, s’élèvent à 750 mm par an. Les vents dominants sont de secteur Nord-Nord Est (le Mistral) et Ouest-Nord Ouest (la Tramontane).
Le sol :
Les côtes du Golfe du Lion sont formées de cordons littoraux ou de débris d’anciens cordons littoraux. Les uns ont disparu sous les alluvions du fleuve Rhône, les autres sont encore apparents en totalité ou en partie.
Les sols sont constitués de "sables minéraux bruts, rhodaniens - d’apports marins et éoliens".
Il existe quatre cordons distincts (toutefois dans cette ébauche je ne vais traiter que de celui qui concerne le Domaine du Petit Pin).
Le cordon littoral primitif qui s’étend de "Cette" (Sète) jusqu’à la "Sylve Gothesque".
Sylve dérivé du mot latin Silva est en usage dans les environs d’Aigues Mortes pour désigner un terrain boisé.
Gothesque ou godesque dérive des Rois Goths qui habitaient Saint-Gilles. Leur peuple a laissé son nom à diverses parties de cette contrée.
Le Mas du Petit Pin, le Mas de la Malgue et le Mas du Chêne sont situés sur ce cordon littoral primitif.
Ce cordon est très ancien. A l’époque romaine, les bouches du Rhône y frayaient trois passages. En effet, les sédiments transportés par le Rhône, lorsqu’ils atteignent la Méditerranée, sont repris par des courants marins Est-ouest : les particules les plus grosses (sables) sont transportées, et se déposent sur le littoral primitif.
Au fil des siècles ce système géologique a façonné le Golfe du Lion et l’a doté de quatre cordons littoraux.
La cote moyenne est de : + 1 m par rapport au niveau de la mer, la nappe phréatique, oscillant entre 0.70 et 1.20 m de la surface du sol, est très salée, sauf à sa surface. Il y a donc une barrière chimique à l’enfoncement des racines en profondeur (la vigne est sensible au chlorure de sodium), tout à fait comparable à une barrière physique constitués de rochers (Champagne…). Par conséquent, les racines des vignes sont très superficielles, situées entre 0.20 et 0.90 m de la surface du sol.
Il n’y a pas pratiquement pas d’argile ni de limon ; la teneur en matière organique, azote potasse, acide phosphatique, magnésie … est peu importante. La teneur en calcaire est moyenne. La réserve en eau est faible, en raison de la texture.
Les services Officiels ont d’ailleurs classé les sables en "zone C", définis comme des sols secs en pente faible ou en coteau, quelle que soit leur origine géologique.
D’autre part, le nématode transmettant la dégénérescence infectieuse de la vigne (due à un virus) est absent des sables : les Services Français de la Recherche (INRA, ANTAV) ont choisi des terrains sablonneux pour établir leurs domaines expérimentaux : les sables sont des zones de "refuge sanitaire".
En conclusion, toutes les conditions naturelles nécessaires à l’obtention de vins de qualité se trouvent réunies dans les sables ; sols pauvres et superficiels, secs en été, s’échauffant au soleil, à texture grossière ; climat assez chaud mais non brûlant, tempéré par la mer, évitant des stress hydriques trop importants. L’homme a permis à ces conditions naturelles d’induire la meilleure qualité en y ajoutant d’autres facteurs de qualité : choix des cépages, méthodes de culture, et bien sur la vinification et l’élevage.